L’été est à notre porte et pour beaucoup d’entre nous, c’est enfin le signal d’enfiler les chaussures de sport, d’aller courir ou de reprendre leur sport d’extérieur favori. Le sport est une activité saine, cela ne fait aucun doute, mais nous devons cependant tenir compte de certaines indications et contre-indications.
“Be wise, think twice”
C’est avec beaucoup d’enthousiasme que nous nous lançons de nouveau dans notre passe-temps préféré pendant la saison estivale. Les kilos de l’hiver doivent et vont disparaître. Une excellente résolution qui doit être encouragée, mais attention de ne pas exagérer.
Quand vous devez vous reconstruire après la saison hivernale, il est important de tenir compte de quelques points importants :
Quantité : la fréquence de votre activité par semaine doit être adaptée à votre niveau d’activité pendant l’hiver. Construisez-vous paisiblement et soyez à l’écoute de votre corps. Pendant les 6 premières semaines, vous devez certainement prévoir suffisamment de repos entre vos différentes sessions pour éviter toute surcharge. Ce n’est pas le jour qui suit votre activité, mais bien deux jours après que celle-ci est la plus lourde pour vos muscles. Il vaut donc certainement la peine de prévoir deux jours de repos après une activité lourde.
Sol : Tenez compte du sol sur lequel vous exercez votre activité. Si vous allez courir, faire du basket ou du football sur du béton, votre corps va bien plus trinquer que quand vous courrez sur une piste finnoise ou une pelouse. Au début de la saison d’entraînement, recherchez donc la charge la plus faible possible et choisissez un support plus doux.
Intensité : au début de la saison d’entraînement, il est important que vous planifiiez des entraînements plus longs, mais de faible intensité. L’objectif est de mettre à niveau votre condition de base. Plus tard dans la saison, vous pourrez choisir de programmer des entraînements plus rapprochés d’une intensité plus élevée. Veillez néanmoins à réduire la durée de l’entraînement quand l’intensité augmente.
"Vos jambes seront les plus belles"
Les jambes sportives sont activées par des articulations saines et robustes. Nous allons tout d’abord brièvement décrire ce qu’est une articulation. Une articulation se compose de deux extrémités osseuses qui se déplacent l’une contre l’autre. Mère Nature a il est vrai prévu que ces extrémités osseuses s’emboîtent et que différentes structures soient présentes pour que l’articulation fonctionne bien, pensez à la capsule, aux ligaments, aux muscles...
À la zone de rencontre de deux (ou plusieurs) os, ces derniers sont recouverts d’une couche de cartilage. Ce cartilage est extrêmement important pour garder notre articulation forte et pour que les os coulissent facilement l’un dans l’autre. Le cartilage veille également à absorber les chocs et prévient l’usure des structures osseuses.
Comme ce cartilage est justement tellement important pour une articulation, il me paraît utile d’expliquer également le fonctionnement du cartilage. Vous pouvez comparer le fonctionnement du cartilage au fonctionnement d’une éponge. Quand l’éponge est pressée, elle se remplit du liquide qui se trouve autour d’elle. Quand vous la pressez, les liquides en sortent pour permettre l’attraction de nouveaux liquides. C’est ce que fait également le cartilage. Il va se remplir des liquides et va de nouveau les rejeter quand il est comprimé.
À titre d’exemple, nous pouvons le vérifier au niveau de l’articulation du genou pendant le vélo, par exemple. Lors du démarrage de la course, le cartilage se remplit de liquides. À certains moments pendant la course des pédales, le cartilage va être comprimé avec expulsion des déchets du cartilage. Quand la pression diminue, le cartilage veille à de nouveau absorber des liquides. Cette compression dynamique assure l’évacuation des déchets et l’attraction de nouveaux nutriments par le cartilage. De cette manière, notre cartilage est alimenté et reste robuste et puissant.
Une anomalie peut toujours se produire dans une articulation. Souvent nous entendons parler ""d’inflammation"". Un terme qui est rapidement prononcé et qui décrit un problème minimalisé par notre société. L’inflammation est souvent diagnostiquée quand la personne en question fait face à des symptômes. Dans notre société, différents produits miracles (par exemple les anti-inflammatoires) sont proposés pour réduire ou faire disparaître ces symptômes. Et ils deviennent rapidement le problème de la situation.
À ce moment, les symptômes sont gérés alors que nous ne connaissons souvent pas leur cause ou que nous ne nous en soucions pas. Notre douleur peut être provoquée par une surcharge, un déséquilibre entre différents groupes de muscles, des problèmes de mobilité... Quand nous devons faire face à un facteur d’inflammation, cela peut avoir une influence sur tout notre corps. Nos articulations deviennent plus faibles et moins résistantes à cause de cette inflammation. Nous devons donc toujours l’éviter.
Plutôt que prendre des médicaments, il est préférable d’avoir recours à des produits naturels, en les combinant à un bon screening de votre corps et à un programme fonctionnel. De cette manière, vous aidez votre organisme à combattre la cause sans le charger avec des médicaments.
Les nutriments comme les oméga-3 et le curcuma ont déjà précédemment démontré qu’ils pouvaient aider l’organisme à lutter contre le facteur d’inflammation et à garder les articulations en bonne santé. Le curcuma aurait même une action positive sur les rhumatismes et favoriserait la fonction cérébrale. Vous soutenez de cette manière vos fonctions vitales d’une manière naturelle pour lutter contre l’inflammation et la dégénérescence.
Par un screening minutieux de votre corps, vous pouvez demander à connaître avec précision à quel stade de mobilité, de flexibilité et de stabilité vous êtes. Après ce screening, quelques maillons faibles seront détectés et vous pourrez ensuite les entraîner pour prévenir et évacuer tout déséquilibre dans votre organisme.
“Stretch to get your potential”
Quiconque fait du sport a déjà réalisé des exercices d’étirement. Mais souvent nous ne savons pas pourquoi nous réalisons ces « étirements ». C’est notamment créer de la mobilité, plus de capacité à se déplacer.
Que signifie précisément la ""mobilité"" et pourquoi est-elle tellement nécessaire?
Une bonne mobilité veille à ce que les articulations et les muscles collaborent de manière aussi efficace que possible sans surcharger les structures. À partir du moment où un muscle ou une articulation ne donne pas la mobilité nécessaire, toute l’ossature peut se déséquilibrer et nous amener à adopter des stratégies de compensation déterminées qui peuvent mener à des blessures et/ou une surcharge.
En principe, la mobilité se décline en deux volets : les structures actives, dont font partie les muscles et les structures passives, dont font partie les articulations, les tendons et les ligaments.
Revenons donc aux exercices d’étirement. Nous nous étirons souvent pour veiller à ce que tant les structures actives que passives produisent suffisamment de mobilité pour exercer notre activité sportive de la manière la plus optimale possible. Comme les exercices de force permettent de rendre les muscles plus forts, nous allons effectuer des exercices de mobilité pour activer la mobilité aux endroits où nous en avons besoin.
Les exercices d’étirement sont de deux types : statiques et dynamiques. Pour l’activité sportive, nous choisissons de préférence la forme dynamique puisque les exercices d’étirement statique peuvent influencer négativement notre ""performance"".
De manière dynamique, nous allons veiller à obtenir la mobilité nécessaire dans nos muscles et nos articulations. Concrètement, nous allons aller chercher l’extrême limite de notre mouvement sans le retenir, nous revenons directement à la position d’origine de l’articulation ou de notre corps.
La forme statique est la forme la plus connue et la plus exécutée. En maintenant un mouvement déterminé, nous étirons nos muscles et/ou articulations. Cela se fait souvent après une activité sportive pour ""contrer la raideur"".
Observons un peu la physiologie du muscle. Après une activité sportive intensive, des fissures microscopiques apparaissent dans nos muscles. Nous allons en principe encore les solliciter en maintenant un étirement statique. Allons-nous ainsi contrer la raideur ? Cela me semble fort peu probable.
Les fissures microscopiques combinées à une accumulation d’acide lactique dans le muscle provoquent une sensation de rigidité après une activité. La meilleure méthode pour lutter contre cet effet après votre activité est d’effectuer un étirement dynamique léger pour favoriser la circulation dans le muscle et/ou l’articulation et d’effectuer aussi une activité légère comme le vélo ou la promenade.
Par exemple, après un travail intensif sur le tapis de course, réaliser des exercices de mobilité naturels et dynamiques pendant quelques minutes et une dizaine de minutes de vélo. Nous favorisons de cette manière la réparation des muscles et nous veillons à promouvoir la circulation du sang. Cela va ensuite à son tour veiller à ce que l’acide lactique trouve plus rapidement son chemin dans notre circulation.
“Le repos rouille”
Si vous avez cependant démarré la saison de manière trop enthousiaste et que vous devez faire face à une blessure, ne renoncez pas, mais profitez de cette occasion de revenir plus fort(e) qu’auparavant. Vous entendez souvent que le repos fait rouiller. Et bien, ce n’est pas tout à fait vrai.
Le repos ne signifie absolument pas que vous ne pouvez ou de devez rien faire. Le repos signifie surtout que vous devez éviter la région touchée ainsi que la charge qui a causé la blessure. Le ""repos relatif "" est bien plus efficace dans ce cas. Nous donnons à la région touchée une certaine forme de repos tandis que nous abordons les causes et renforçons la région touchée.
Rendez-vous tranquillement chez votre kinésithérapeute pour un examen adapté de votre corps. Il vous donnera une thérapie par exercice individualisée qui se basera sur les maillons faibles pour que vous reveniez plus fort après votre blessure. Voyez cette blessure comme une opportunité de renforcer votre corps et de mieux apprendre à le connaître. Le corps fonctionne notamment comme un tout et il est essentiel d’aborder toutes les structures qui sont responsables de votre blessure.
Vous pouvez en principe prendre un repos total et vous remarquerez que vos symptômes diminuent régulièrement cependant. Le gros problème dans ce cas est que vous n’avez pas résolu le problème, vous avez seulement fait diminuer les symptômes, et souvent c’est la douleur. Non seulement votre problème n’est pas résolu, mais votre corps sera plus faible qu’auparavant.
Nous le décrivons même en termes de charge par rapport à la capacité d’être chargé. Votre tolérance est la charge que votre corps peut supporter à un moment donné et elle est très faible après l’hiver. La charge sur votre corps augmente en ajoutant la reprise du sport à vos activités journalières. Il est important que votre corps ait le temps d’augmenter sa capacité de résistance de manière régulière.
Dès que la charge est trop lourde pour votre résistance, vous surchargez votre corps et une blessure peut apparaître. Ce rapport peut devenir aussi le problème si vous prenez un repos pur en cas de blessure. Votre résistance va encore diminuer, car votre corps ne reçoit plus aucune charge.
Il est donc très important de charger correctement à votre corps pendant une blessure pour que les structures touchées puissent se réparer et que votre corps devienne plus résistant en général. Vous pourrez ainsi directement reprendre votre sport favori à un bon niveau après une blessure sans risque de rechute.
Olivier Meul